35(2) - 2023

Albl-Mikasa, M. & Tiselius, E. (dir.). (2022). The Routledge Handbook of Conference Interpreting. Routledge

Compte rendu par Ivana Čeňková


Introduction

The Routledge Handbook of Conference Interpreting (RHCI) est une publication scientifique de 592 pages, dirigée par deux chercheuses expérimentées et respectées, universitaires et interprètes de conférence actives : Michaela Albl-Mikasa (professeure en interprétation à l’Institut de traduction et d’interprétation à l’Université des sciences appliquées de Zurich – ZHAW) et Elisabet Tiselius (professeure associée en interprétation à l’Université de Stockholm). Elles ont fait appel à 71 auteurs (pp. ix–xxiii) et les ont chargés de rédiger les quarante chapitres, répartis en sept parties, de cet important ouvrage, unique en son genre. Ces derniers, tous eux-mêmes chercheurs, formateurs, praticiens, interprètes de conférence free-lance ou interprètes permanents auprès des institutions européennes ou internationales, membres de l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC), interprètes en langue des signes, linguistes, neuro-linguistes, psychologues ou historiens, ont travaillé soit en solo, soit en équipe de deux à cinq contributeurs pour mener à bien ce projet.

S’il est vrai que plusieurs encyclopédies ou manuels consacrés à l´interprétation et à la recherche dans ce domaine existent déjà, parfois publiés par la même maison d’édition, et ce relativement récemment1, les directrices tiennent à souligner dans leur partie introductive (pp. 1–5) qu’aucune de ces publications n’était entièrement consacrée à l’interprétation de conférence. Et l’on peut dire que leur démarche a porté ses fruits : elles ont réussi à réaliser une publication exceptionnelle couvrant les différents aspects de la recherche, de la formation et de la profession d’interprète de conférence ; retraçant l’histoire et le statut de ce type d’interprétation dans des régions peu connues jusqu’à présent ; traitant également de thèmes d’actualité et apportant un certain nombre d’idées novatrices – qu’elles soient technologiques, psychologiques, sociétales ou cognitives.

Selon elles, ce manuel est destiné à devenir une référence pour les chercheurs et les praticiens, ainsi que pour les formateurs et les étudiants. Nous y reviendrons plus concrètement et en détail vers la fin de notre compte rendu. Étudions maintenant de plus près la structure et le contenu de ce RHCI. Il nous est difficile de faire un compte rendu rapide et exhaustif de toutes les contributions intéressantes, car toutes ont suscité notre plus vif intérêt. De même, il nous sera bien évidemment impossible d’analyser l’ensemble des chapitres dans les limites fixées pour le présent compte rendu.


Structure et contenu du RHCI

La publication se divise en sept parties et 40 chapitres. En consultant les noms des différents auteurs, que nous avons l’honneur de connaître personnellement dans leur grande majorité, ou, pour certains, à travers leurs publications, nous pouvons nous faire une idée assez claire du sujet présenté et traité, car les noms de ces collègues et leurs recherches et investigations sont bien connus de la communauté scientifique et de la communauté professionnelle des interprètes de conférence. Nous citerons, à titre d’exemple, quelques-uns d’entre eux (liste en aucun cas exhaustive) : Jesús Baigorri-Jalón, Marc Orlando, Barbara Ahrens, Elisabet Tiselius, Caterina Falbo, Magdalena Bartłomiejczyk, Katarzyna Stachowiak-Szymczak, Bart Slaughter Olsen, Sergio Viaggio, Annalisa Sandrelli, Alison Graves, Cathy Pearson, Lucia Ruiz Rosendo, Marie Diur, E. Macarena Pradas Macías, Cornelia Zwischenberger, Andrew C. Dawrant, Helle V. Dam, Paola Gentile, Ildikó Horváth, Malgorzata Tryuk, Mariachiara Russo, Sylvia Kalina, Daniel Gile, Ena Hodzik, Alessandra Riccardi, Barbara Moser-Mercer, Pawel Korpal, Bart Defrancq, Camille Collard, Cédric Magnifico, Emilia Iglesias Fernández, Alicja M. Okoniewska, Claudio Bendazzoli, Agnieszka Chmiel, Alexis Hervais-Adelman, Kilian G. Seeber, Brian Fox, Claudio Fantinuoli, Alexander Drechsel, Nadja Grbić, Maya de Wit ou Michaela Albl-Mikasa. Nous sommes certaine qu’un lecteur bien informé serait capable d’associer à tous ces noms les domaines de recherche correspondants (M. Albl-Mikasa : l’anglais comme lingua franca; J. Baigorri-Jalón: histoire de l’interprétation ; A. Riccardi : stratégies en interprétation de conférence, A. M. Okoniewska : analyse du discours, C. Bendazzoli : études de corpus en interprétation de conférence ; A. Hervais-Adelman : neuroimagerie de l‘interprétation simultanée, ou bien B. Moser-Mercer : expertise en interprétation de conférence – voici juste quelques exemples concrets). Les 71 auteurs participant à la réalisation de cette publication démontrent que les deux directrices ont eu raison de miser sur une approche de co-écriture pour la majorité des chapitres, et le résultat prouve que cette approche se justifiait. En outre, il apparaît clairement que les directrices du volume ont imposé aux contributeurs de ne pas dépasser une certaine longueur (autour de 15 pages) y compris une liste éventuelle de publications intitulée « Pour en savoir plus » et une liste de références bibliographiques. À quelques exceptions près, les auteurs ont respecté ces exigences, ce qui, dans certains cas, ne leur a pas permis de traiter le sujet de manière exhaustive et les a sans doute un peu bridés dans leur développement, rendant parfois la lecture moins aisée.

Examinons de plus près le contenu des sept parties de la publication RHCI, dont chacune contient plusieurs chapitres (de trois et à neuf).

La première partie est intitulée Fondamentaux et réunit quatre chapitres (pp. 7–63) qui se lisent facilement, car ils touchent à des sujets bien connus dans la communauté des chercheurs, formateurs, étudiants et interprètes de conférence, même s’ils sont présentés sous un angle de vue un peu différent et innovant. Jesús Baigorri-Jalón, María Manuela Fernández-Sánchez et Gertrudis Payás (pp. 9–18) y présentent brièvement l’histoire et l’évolution de l’interprétation de conférence, ses étapes clés, sa professionnalisation et son institutionnalisation. Nous pouvons y voir un certain parallèle avec l’article de J. Baigorri-Jalón dans la publication 100 Years of Conference Interpreting. A Legacy.2 Ensuite Magdalena Bartłomiejczyk et Katarzyna Stachowiak-Szymczak dressent un aperçu des principaux modes d’interprétation de conférence (consécutive et simultanée : pp. 19–33). Le 3e chapitre (pp. 34–48) rédigé par Barbara Ahrens et Marc Orlando présente la prise de notes en interprétation consécutive, et le 4e chapitre écrit par Elisabet Tiselius (pp. 49–63) se penche sur les points communs et les différences entre l’interprétation de conférence et l’interprétation communautaire. Une approche très intéressante présentée sous un format clair et agréable à lire.  

La deuxième partie Settings, ou cadres professionnels d’exercice, (pp. 65–125) réunit cinq chapitres consacrés aux diverses situations dans lesquelles l’interprétation de conférence trouve le plus souvent sa place, à savoir la diplomatie (pp. 67–79 : Barry Slaughter Olsen, Henry Liu et Sergio Viaggio) ; les conférences de presse (pp. 80–89 : Annalisa Sandrelli) ; les médias (pp. 90–103 : Caterina Falbo) ; les institutions européennes (pp. 104–114 : Alison Graves, Marina Pascual Olaguíbel et Cathy Pearson) et enfin l’ONU (pp. 115–125 : Lucía Ruiz Rosendo et Marie Diur). Nous avons pris un immense plaisir à la lecture de tous ces chapitres !

La troisième partie Régions (pp. 127–239) est l’une des plus longues. Elle compte neuf chapitres, avec une approche très personnelle des différents auteurs (Renée Jourdenais, Igor Matyushin, Dmitri Buzadzhi, Kayoko Takeda, Kayo Matsushita, Jieun Lee, Marc Orlando, Andrew C. Dawrant, Binhua Wang, Hong Jiang, Chitra Harshvardhan, Anya Malhotra, Kim Wallmach, Nina Okagbue, Reynaldo J. Pagura et Jayme Costa Pinto). Ils racontent l’émergence de l’interprétation de conférence, sa professionnalisation, son statut et la situation actuelle dans différentes régions du monde ou pays (États-Unis d’Amérique, Russie, Japon, Corée du Sud, Australie, Chine, Inde, Afrique Subsaharienne et Brésil). Certaines régions sont ici présentées pour la première fois, comme l’Inde (chapitre 16 : pp. 197–215), qui a bénéficié d’un nombre de pages plus élevé. D’autres y sont décrites de manière plus détaillée qu’ailleurs et sous un angle assez personnel.  

La quatrième partie Enjeux professionnels (pp. 241–304) comporte quatre chapitres, lesquels couvrent les aspects les plus importants du métier d’interprète de conférence. Depuis plus de 35 ans ces aspects ont été régulièrement étudiés et analysés de manière approfondie – à savoir la qualité, les critères et les normes en interprétation de conférence (pp. 243–257 : E. Macarena Pradas Macías et Cornelia Zwischenberger). Puis Andrew C. Dawrant et Chao Han se penchent sur les caractéristiques et la validité des tests de qualification professionnelle en interprétation de conférence et formulent des recommandations pour améliorer leur qualité et leur fiabilité (pp. 258–274). Nos collègues Helle V. Dam et Paola Gentille (pp. 275–289) dressent un tableau exhaustif du statut des interprètes de conférence et de leur professionnalisation dans la seconde moitié du 20e siècle, époque qui leur fut très favorable grâce à la création de l’AIIC (en 1953) et à la tenue d’innombrables conférences internationales et réunions multilingues. En revanche, à la fin du 20e et au début du 21e siècles, les conditions de travail de ces derniers se sont considérablement dégradées : dérégulation et fragmentation du marché de l’interprétation de conférence, percée de l’anglais comme langue véhiculaire universelle, émergence de nouvelles technologies, interprétation à distance et en ligne, baisse des tarifs et une certaine déprofessionnalisation. En conséquence, les interprètes ont vu leur prestige, leur statut et leur satisfaction au travail diminuer (pp. 282–285). Ildikó Horváth et Malgorzata Tryuk (pp. 290–304) sont les auteures du chapitre consacré à l’éthique et au code déontologique des interprètes de conférence. Elles se concentrent surtout sur celui de l’AIIC et sur le guide pratique d’éthique de la DG SCIC. Elles s‘intéressent en outre aux questions d’éthique en interprétation de conférence à l’ère numérique (p. 298), et au rôle de l’éthique dans le cadre de la formation des futurs interprètes de conférence.

Toute cette partie sur la pratique professionnelle constitue en quelque sorte une passerelle vers la partie suivante, plus ciblée sur la formation.

Mariachiara Russo (pp. 307–320) ouvre la cinquième partie Formation et enseignement (pp. 307–354) et s’intéresse tout particulièrement au « profil idéal » (p. 308–309) du candidat désireux d’accéder à une formation universitaire en interprétation de conférence. Elle décrit les aptitudes et compétences testées lors des examens d’admission. Elle passe en revue les diverses études empiriques réalisées dans ce domaine et souligne les nombreuses limites de ces recherches au niveau de la validité.  

Dans le chapitre suivant, Sylvia Kalina et Rafael Barranco-Droege (pp. 321–336) présentent la formation des interprètes de conférence, décrivent les diverses étapes de cette formation dans le passé et le programme de base des cursus universitaires actuels (pp. 324–326). Ce chapitre est d’une grande utilité tant pour les formateurs que pour les futurs étudiants en interprétation de conférence – il leur donne une image très claire de ce qui les attend s’ils choisissent de (se) former et devenir des professionnels de l’interprétation de conférence.

Le troisième chapitre (pp. 337–354) de Daniel Gile et Rafael Barranco-Droege couvre la théorie de l’interprétation dans la formation des futurs interprètes de conférence. En guise d’introduction les auteurs passent brièvement en revue les modèles et les théories de l’interprétation les plus répandus et connus. Ils présentent les résultats d’une enquête réalisée parmi les formateurs et les étudiants en interprétation de conférence ou anciens diplômés et destinée à déterminer lesquelles de ces « théories » sont mentionnées, utilisées et explicitées dans les cours pratiques d’interprétation de conférence (simultanée et consécutive). Le nombre de questionnaires remplis étant relativement limité, les résultats ne peuvent pas être généralisés, néanmoins une tendance claire se dégage : les étudiants ne sont pas vraiment enthousiasmés par les cours théoriques et ne perçoivent pas trop leur utilité ou le lien avec la pratique. Ils les acceptent du point de vue méthodologique si le formateur leur démontre que les recommandations, stratégies et tactiques fonctionnent aussi en cabine ou dans le cadre de la prise de notes. Ce sujet mérite certainement des études et des enquêtes plus approfondies et à une échelle beaucoup plus large pour obtenir des résultats plus fiables et probants.

Cette conclusion préliminaire nous conduit déjà à rendre compte de la sixième partie du manuel, Perspectives de recherche théoriques et empiriques (pp. 357–487), qui détient la deuxième position en nombre de pages et qui rivalise, avec ses neuf chapitres, avec la troisième partie, qui en compte le même nombre. Cette partie aborde essentiellement la recherche consacrée aux divers aspects cognitifs liés à l’interprétation de conférence. Cette recherche est déjà bien ancrée dans la plupart des domaines présentés et analysés dans l’ouvrage, tels que la mémoire opérationnelle ou mémoire de travail et les processus cognitifs en interprétation de conférence, (Ena Hodzik et John N. Williams : pp. 357–370), ou bien les stratégies et gestion des capacités en interprétation de conférence (Alessandra Riccardi : pp. 371–385), ou encore l’expertise en interprétation de conférence (Barbara Moser-Mercer : pp. 386–400). L’image ainsi obtenue est vraiment claire, cohérente et détaillée tout en étant fort complexe.

D’autres thèmes sur lesquels les chercheurs se sont penchés plus – voire très – récemment sont également abordés : le stress et les émotions en interprétation de conférence (Pawel Korpal : pp. 401–413) ; le sexe et le genre en interprétation de conférence (Bart Defrancq, Camille Collard, Cédric Magnifico et Emilia Iglesias Fernández : pp. 414–427) ; l’analyse du discours en interprétation de conférence (Alicja M. Okoniewska et Binhua Wang : pp. 428–442) ; les études de corpus en interprétation de conférence (Claudio Bendazzoli : pp. 443–456) ; les études d’oculométrie (eye tracking) en interprétation de conférence (Agnieszka Chmiel :pp. 457–470) et enfin la neuroimagerie des interprètes de simultanée (Alexis Hervais-Adelman : pp. 471–487).

La septième et dernière partie de l’ouvrage porte le titre Nouveautés (Recent developments : pp. 491–580) et regroupe six chapitres qui traitent, comme le titre le laisse supposer, des dernières innovations en matière d’interprétation de conférence, notamment d’innovations technologiques, surtout celles mises en place en raison de la pandémie de covid-19, mais pas seulement. J’y reviendrai brièvement.

Kilian G. Seeber et Brian Fox (pp. 491–507) commencent par définir (p. 491) ce qu’est l’interprétation à distance selon l’Organisation internationale de normalisation (ISO), puis ils décrivent son évolution, qu’il s’agisse des visioconférences plus anciennes, ou de l’interprétation en ligne, via internet, faisant appel à diverses plateformes (RSI), lesquelles se sont rapidement développées depuis 2020 avec l’émergence du covid-19. Ils évoquent également tout ce que ce type de technologie pourrait engendrer et que l’on ne (re)connait pas encore : stress, fatigue, charge cognitive, problèmes d’audition et solitude au travail. Bien évidemment, ils mentionnent aussi les nécessaires changements à apporter dans la formation des futurs interprètes de conférence.

Claudio Fantinuoli (pp. 506–522), dans un chapitre portant sur l’interprétation de conférence et les nouvelles technologies, énumère et décrit les différents « outils » utilisés dans la formation et la préparation des interprètes, tels que les divers Speech repositories, les environnements d’apprentissage virtuels, les plateformes d’enseignement à distance, ou l’interprétation assistée par ordinateur. Il traite enfin de l’interprétation automatique (transcription automatique de la parole) faisant appel aux mégadonnées. Après cet aperçu intéressant et utile, il conclut que nous sommes pour le moment dans une phase de transition et que nous, les interprètes, avons encore un long chemin à parcourir dans ce processus de technicisation.

Dans le chapitre qui suit, Sarah Hickey, Jonathan Downie, Alexander Gansmeier et Alexander Drechsel (pp. 523–530) se demandent comment combler le fossé entre les interprètes de conférence et les chercheurs en exploitant les possibilités qu’offrent les media en ligne. Un sujet d’actualité qui mérite toute notre attention et exige d’être discuté en vue de pouvoir élaborer des normes et règles visant à une collaboration équitable.

Graham Turner, Nadja Grbić, Christopher Stone, Christopher Tester et Maya de Wit (pp. 531–545) nous présentent ensuite le contexte et la situation de l’interprétation de conférence en langue des signes. Il s’agit d’un domaine relativement neuf. L’interprétation en langue des signes est généralement courante dans les services publics. Mais ici les collègues nous dressent une image concise et claire (même pour les profanes) tant de la situation actuelle (et passée) que du fonctionnement des équipes d’interprètes qui assurent l’interprétation de conférence entre une langue parlée et une langue signée.

Nous avons déjà soulevé plus haut la question de l’anglais comme lingua franca et voici maintenant tout un chapitre de Michaela Albl-Mikasa (pp. 546–563), depuis longtemps considérée comme une véritable experte dans ce domaine. Elle le démontre à nouveau ici en présentant différentes recherches empiriques. Elle pose en outre une question tout à fait pertinente aux interprètes – à savoir jusqu’où l’interprète doit être fidèle au discours original si celui-ci a été prononcé par un orateur dans un anglais « globish » médiocre voire incompréhensible. Tout ceci devra être pris en compte dans la formation des futurs interprètes de conférence, dans la pratique ou la recherche empirique.

Le quarantième et dernier chapitre, rédigé par Julie E. Johnson, est intitulé Mindfulness training for conference interpreters, ce qui pourrait être traduit par « Entraînement à la pleine conscience des interprètes de conférence ». Cette dernière contribution est assez inhabituelle et entièrement nouvelle (pp. 564–580), comme le constatent aussi les deux directrices du volume dans leur introduction (p. 5). L’auteur nous présente cette technique de méditation, décrit brièvement son histoire et les quelques travaux empiriques réalisés dans ce domaine. Il s’agit d’une technique destinée à diminuer le stress et l’anxiété de l’interprète ou de l’étudiant en interprétation dans le but de mieux gérer ses émotions, son attention et ses erreurs. Il est à regretter que l’auteur ne décrive pas concrètement ces exercices de méditation ni comment les utiliser.  


Conclusion

Ici prend fin le survol rapide des diverses parties et chapitres de cet ouvrage intitulé The Routledge Handbook of Conference Interpreting. Nous y avons porté un grand intérêt, car l’initiative des deux directrices le mérite indubitablement. Elles se sont fixé un objectif bien difficile si l’on considère l’ampleur du volume. La majorité des auteurs de ce manuel se lisent avec aisance, peut-être parce que le sujet traité nous est plus familier. En revanche, pour pouvoir suivre le cheminement des idées développées par d’autres, il aurait fallu être un lecteur mieux informé, doté d’un grand bagage cognitif et de larges connaissances théoriques, linguistiques, psychologiques, neurologiques, sociologiques, et bien plus encore. Comme le rappellent les directrices, l’objectif de cette publication est essentiellement de servir de référence aux chercheurs, aux praticiens, aux formateurs, aux étudiants et aux jeunes doctorants, invités à sélectionner les chapitres qui leur paraîtront les plus pertinents en fonction de leurs besoins. Compte tenu de cet objectif, nous apprécions beaucoup la bibliographie vraiment exhaustive donnée à la fin de chaque chapitre, offrant aux personnes intéressées un accès immédiat à la presque totalité de la littérature existante dans le domaine concerné. Des félicitations s’imposent.

 

1  Pöchhacker, F. (dir.). (2015). Routledge Encyclopedia in Interpreting Studies. Routledge.
   Mikkelson, H. & Jourdenais, R. (dir.). (2015). The Routledge Handbook of Interpreting. Routledge.

2 Seeber, K. G. ed. (2021). 100 Years of Conference Interpreting. A Legacy. Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing.

 


DOI 10.17462/para.2023.02.11