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Corinne Wecksteen

Résumé

Dans cet article, nous proposons d’étudier le lien entre traduction et écriture, en nous appuyant sur les romans Les Nègres du traducteur, de Claude Bleton, et Vengeance du traducteur, de Brice Matthieussent. Ces deux ouvrages ont la particularité d’avoir été écrits par des traducteurs, qui deviennent ici pour la première fois auteurs de fictions mettant justement en scène – et ce n’est pas une coïncidence – des auteurs et des traducteurs, dans une inversion des rôles et une mise en abyme audacieuses qui incitent à la réflexion. Ce double mouvement nous amènera à nous interroger sur le statut du traducteur et sur son rapport avec l’auteur, avec les notions de hiérarchie, de pouvoir et de paternité, à envisager la mort de l’auteur d’un point de vue non seulement symbolique mais aussi physique, et à réexaminer la relation qui existe entre traduction, écriture et créativité. Nous verrons que l’inversion des rôles entre auteur et traducteur au sein des romans permet de réévaluer certains concepts attachés au traducteur et d’insister sur son caractère « double », dans la mesure où il joue le rôle de va-et-vient entre deux cultures, mais aussi entre les deux activités inexorablement liées que sont la traduction et l’écriture.

Mots-clés

Auteur, Bleton, écrivain, Matthieussent, traducteur

17 octobre 2013
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